L'absence

Dans le temps j'avais une maman. Elle m'a apportée depuis ma naissance tendresse, douceur, amour. Avec elle, je savais que rien de mal ne pouvait m'arriver. Elle était toujours là pour m'écouter, m'encourager, me soutenir, croire en moi. Avec elle, je n'avais pas peur, je me sentais protéger. Puis un jour je suis devenue maman à mon tour. Deux enfants sont venus ensoleiller ma vie. Pour eux, j'ai tout supporté, fait l'impossible pour qu'ils soient heureux, paisibles, confiants en eux et en la vie. Et un jour, ils sont devenus grands. Comme moi avant, ils ont construit leur vie et petit à petit, ils se sont faits moins présents, occupés par leur vie. Moi aussi, je n'avais pas réalisé que ma maman avait pu être blessée par cette présence plus sporadique, moins démonstrative. Mais quand, cela m'est arrivée , j'ai compris et ressenti cette absence. Cela n'a pas atténué la peine, la déception ni parfois la colère devant cet abandon. Non cela ne l'a pas rendu plus facile à vivre d'autant que j'avais perdu ma maman et que le vide s'est alors fait plus grand. Le silence a pris possession de ma vie. La solitude s'est faite plus grande. L'envie a déserté ma vie. Le chagrin l'habite et personne ne sait combien cela me fait mal. Parfois j'ai envie de leur crier « Eh ! J'existe , je suis encore là vivante malgré tout ». Mais je ne le fais pas, je me tais pour ne pas les blesser et petit à petit je m'enfonce encore plus dans une existence qui ne m'apporte rien, qui ne me plaît pas. Je voudrais leur dire « Attention, penser à moi parfois, téléphoner moi, passer me voir car un jour prochain je ne serais plus là et il sera trop tard pour rattraper l'absence et le silence » Heureusement, j'ai eu la chance de comprendre cela à temps pour ma maman et après le décès de papa, je me suis rapprochée d'elle. Je l'appelai tous les jours, lui racontant ma journée, prenant de ses nouvelles et partageai avec elle tout ce que nous n'avions pas pu partager auparavant. Maintenant qu'elle n'est plus là, elle manque à ma vie terriblement comme me manque la présence affectueuse de mes enfants. Oh, je sais bien qu'ils m'aiment mais ils sont trop pris par leur vie pour s'inquiéter de ce que je peux ressentir. Dommage, car pour moi ils restent ma plus belle histoire d'amour .